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Par Musikmu le 20 Novembre 2011 à 03:18
Arts, techniques et expressions
autoportrait/autobiographie
autoportrait/autobiographie : témoignages de la réalité ?
Chant:
Ben L'oncle soul Soul Man
Oeuvre Principale:
Different Trains de Steve Reich.
Steve Reich est un compositeur américain né le 3 octobre 1936 à New York. C’est un des premiers représentants de la musique mixte associant bande magnétique et instrument acoustique.
De ce fait, Steve Reich est considéré comme un des pères de la musique électro-acoustique. Il fait partie du mouvement minimaliste qui a été créé en Amérique dans les années 1960.
Cette œuvre a été composée en 1988.
Dans toute son oeuvre, on retrouve comme leitmotiv le train comme élément autobiographique:
-Sa situation d'enfant de parents divorcés qui l'oblige à faire de longs trajets en train.
"L’idée de cette composition vient de mon enfance. Lorsque
j’avais un an, mes parents se séparèrent. Ma mère s’installa
à Los Angeles et mon père resta à New York. Comme ils me
gardaient à tour de rôle, de 1939 à 1942 je faisais régulièrement
la navette en train entre New York et Los Angeles,
accompagné de ma gouvernante."S.Reich
-Le côté romantique et excitant de ces voyages et sa relation affective avec sa gouvernante.
"– j’ai enregistré ma gouvernante Virginia, maintenant âgée de plus de soixante-dix ans, qui évoque nos voyages en train ;
– j’ai enregistré un ancien employé des wagons-lits sur la ligne New York – Los Angeles, maintenant à la retraite et âgé de plus de quatre-vingts ans : M. Lawrence Davis, qui raconte sa vie ..."S.Reich
-La référence à ses origines juives et aux trains de la mort ...
"Bien qu’à l’époque ces voyages fussent excitants et romantiques, je songe maintenant
qu’étant juif, si j’avais été en Europe pendant cette période, j’aurais sans doute pris des trains bien différents."S.Reich
Dès l’âge de trois ans, suite au divorce de ses parents, Steve Reich a fait de nombreux voyages en train avec sa nourrice. Il a ensuite pensé que s’il avait vécu en Europe durant la guerre, il aurait pu prendre les trains de la mort.
Dans la seconde partie de l’œuvre, il rend hommage aux différentes personnes qui ont été déportées.
Il a enregistré des témoignages de survivants de l’holocauste, a analysé l’intonation des voix qu’il a transcrit pour pouvoir les faire jouer par des cordes frottées. Sur la bande magnétique, il a enregistré deux sirènes, des bruits de trains des années 1930. A ces sons concrets il a ajouté 3 quatuors à cordes. Un quatrième joue en direct, sur scène.
Steve Reich à propos de Different Trains« J’utilise dans Different Trains, une nouvelle manière de
composer qui a ses origines dans mes compositions antérieures
pour bandes magnétiques: It’s Gonna Rain (1965)
et Come out (1966).L’idée générale est d’utiliser des enregistrements
de conversations comme matériau musical.
L’idée de cette composition vient de mon enfance. Lorsque
j’avais un an, mes parents se séparèrent. Ma mère s’installa
à Los Angeles et mon père resta à New York. Comme ils me
gardaient à tour de rôle, de 1939 à 1942 je faisais régulièrement
la navette en train entre New York et Los Angeles,
accompagné de ma gouvernante. Bien qu’à l’époque ces
voyages fussent excitants et romantiques, je songe maintenant
qu’étant juif, si j’avais été en Europe pendant cette
période, j’aurais sans doute pris des trains bien différents.
En pensant à cela, j’ai voulu écrire une oeuvre qui exprime
avec précision cette situation. Voilà ce que j’ai fait pour
préparer la bande magnétique :
– j’ai enregistré ma gouvernante Virginia, maintenant âgée
de plus de soixante-dix ans, qui évoque nos voyages en
train ;
– j’ai enregistré un ancien employé des wagons-lits sur la
ligne New York – Los Angeles, maintenant à la retraite et
âgé de plus de quatre-vingts ans : M. Lawrence Davis, qui
raconte sa vie ;
– j’ai rassemblé des enregistrements de survivants de l’holocauste
: Rachella, Paul et Rachel, tous à peu près de mon
âge et vivant aujourd’hui en Amérique, qui parlent de leurs
expériences ;
– j’ai rassemblé des sons enregistrés de trains américains et
européens des années 1930, 1940.
Pour combiner les conversations sur bande magnétique et
les instruments à cordes, j’ai sélectionné des exemples brefs
de discours, aux différences de ton plus ou moins marquées,
et je les ai transcrits aussi précisément que possible
en notation musicale.Ensuite, les instruments à cordes imitent
littéralement la mélodie du discours.Les exemples de conversation et les bruits de trains ont été transférés sur
bande magnétique à l’aide d’un échantillonnage de claviers,
les sampling keyboards, et d’un ordinateur.Trois quatuors à cordes séparés ont aussi été ajoutés à la bande
magnétique pré-enregistrée et le quatuor final, joué par des
musiciens, vient s’ajouter lors du concert.Different Trains comprend trois mouvements, mouvement étant pris ici au
sens large du terme car les tempi changent fréquemment
dans chaque mouvement.
Cette composition a donc une réalité à la fois sur le plan
documentaire et sur le plan musical et ouvre une nouvelle
direction.C’est une direction qui conduira sous peu, je l’espère,
à une nouvelle sorte de théâtre multimédia combinant
documentaire, musique et vidéo. »
Steve Reich, 1989.
III – Nouvelles technologies et musiques du XXe siècle
À partir de Different Trains de Steve Reich, pour bande et quatuor à cordes
1. America – Before the war (8 min 59)
2. Europe – During the war (7 min 31)
3. After the war (10 min 20)
Commande de Betty Freeman pour le Kronos Quartet.
Création : le 2 novembre 1988 au Queen Elizabeth Hall à Londres.
Sortie : le 7mars1989 chez Elektra Nonesuch (755979176-2)
Voix enregistrées sur bande magnétique : Virginia Mitchell, Lawrence Davis.
Rescapés de l’holocauste : Rachella, Paul and Rachel.
Cette nouvelle forme de théâtre multimédia a depuis vu le
jour avec The Cave et bientôt Three Tales dont le premier
acte, Hindenburg a été créé le 2 octobre 1997 à Paris. Ces
techniques de génération du matériau musical sont par
ailleurs à la base de City Life, oeuvre créée en 1995.
La forme de chaque mouvement est déduite de la succession
des échantillons enregistrés suivant le tableau des pages40
à 42. Ils agissent donc comme un scénario dont la mise en
scène est assurée par les bruits de train et les quatre quatuors
à cordes.
Aucune superposition n’en vient compliquer la lecture. Ainsi
y aura-t-il autant de sections que de phrases constitutives.
Par la nature même du procédé utilisé, les contrastes fréquents
permettent de se repérer facilement dans l’audition
de la pièce.Le slam:
Grand corps malade
Date de composition : 1988
Durée : 8 h
Éditeur : pas d'éditeurGenre
Musique électronique / sur support / instruments mécaniques [Musique électronique / sur support / instruments mécaniques]Effectif détaillé- 1 musique à sons fixés sur support
Information sur la création
Salon de la Musique 88, journée Pierre Henry, Grande Halle de la Villette dans un environnement pictural de François StoerkelInformation sur l'électronique
Information sur le studio : Studio de Pierre HenryPsyche Rock Pierre Henry
Pierre Henry, Psyché-rock (Messe pour le temps présent)
Psyché Rockest un morceau créé en 1967 par Pierre Henry et Michel Colombier qui fait partie de la suite de danses Messe pour le temps présent. Il est librement inspiré, au niveau rythmique, par le morceau Louie Louie, écrit par Richard Berry.
Cette musique, nouvelle à l'époque en raison des moyens utilisés et de sa situation aux frontières du pop ou rock et de la musique contemporaine, doit une part de sa célébrité à la chorégraphie qu'en a tiré Maurice Béjart.
On y trouve des bruitages (faits par synthétiseurs) qui se mélangent à une musique pop ou rock.
On entend un trombone, des flûtes, des cloches (les seuls instruments acoustiques), tandis que l'orchestre rock (batterie, guitare basse, guitare électrique avec effet de distorsion) joue un ostinato (courte formule répétée) de 4 notes : mi la si la, durant tout le morceau.
Des bruitages viennent se superposer à l'ensemble : on parlera d'objets sonores.
BIOGRAPHIE
Maurice Béjart naît à Marseille, le 1er janvier 1927.
Danseur, puis chorégraphe, il débute à Paris. En 1960, il crée à Bruxelles le Ballet du XXe siècle. Un quart de siècle plus tard, il déplace sa compagnie à Lausanne (Béjart Ballet Lausanne). Ses racines, il les plante là où il travaille.
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