• La musique nous fait vibrer. Elle peut aussi nous interpeller, interroger notre conscience, nous inviter à agir face aux grandes questions de notre époque.

    Développement durable

    À preuve, les trois compositions ci-dessous, des partitions engagées pour la défense de l’océan et la lutte contre le changement climatique :

    Des étudiants de l’Université du Minnesota ont rassemblé 135 années de relevés météorologiques qui leur ont servi d’inspiration pour composer un morceau interprété par un quatuor à cordes.

    « La musique sert de passerelle entre la logique et les émotions », affirme l’étudiant Daniel Crawford, compositeur du morceau « Planetary Bands, Warming World » (Groupes planétaires, monde en réchauffement).

    Chaque instrument représente une région spécifique de l’hémisphère nord. Le violoncelle, par exemple, joue les températures de la zone équatoriale. La hauteur de chaque note représente la température moyenne de l’année dans cette région. Quand le violoncelle joue une note très basse, ça signifie que la température dans l’Équateur était froide cette année-là. Et des notes plus aigues jouées au violon représentent des températures élevées dans l’Arctique. « On peut entendre à quel point les températures ont augmenté et dans quels endroits elles ont grimpé le plus », explique-t-il.

    « On essaie d’ajouter un outil de plus à la boîte à outils – une autre manière d’exprimer ces idées aux gens pour qui elles auraient plus de sens que des cartes, des graphiques et des chiffres », ajoute-t-il*.

    C’est « la plus belle apocalypse dans les annales de la musique* », a commenté un critique.

    L’œuvre « Become Ocean » (Devenir océan), du compositeur John Luther Adams basé dans l’Alaska, a remporté le prix Pulitzer musical 2014 et un Grammy Award, l’année suivante, pour la meilleure composition classique contemporaine.

    Le jury du Pulitzer s’est dit séduit par cette « œuvre orchestrale envoûtante* qui évoque une marée montante incessante, avec des images de glace polaire en train de fondre et des eaux en train de monter ». (Écoutez un extrait de 2 minutes ci-dessus.)

    Le morceau a capté l’attention de spectateurs du monde entier, et même celle de la méga star de la pop Taylor Swift*, récompensée elle aussi par un Grammy. La chanteuse américaine s’est dit tellement touchée par la musique qu’elle a fait un don de 50 000 dollars à l’orchestre symphonique de Seattle, le premier à avoir interprété l’œuvre.

    Une œuvre orchestrale envoûtante qui suggère un raz-de-marée incessant, évoquant la fonte des glaces polaires et l’élévation du niveau de la mer.

    Devenez océan, une commande du Seattle Symphony inspirée par les eaux époustouflantes du nord-ouest du Pacifique.

      BIOGRAPHIE

    photo de John Luther Adams

    Photo : Evan Hurd

    John Luther Adams  a été qualifié de « l’un des penseurs musicaux les plus originaux du nouveau siècle » (Alex Ross, The New Yorker).Adams compose pour orchestre, ensembles de chambre, percussions et médias électroniques. Sa musique est enregistrée sur Cantaloup, Cold Blue, New World, Mode et New Albion. Inuksuit, pouvant accueillir jusqu'à 99 percussionnistes, est régulièrement joué partout dans le monde.À propos de son travail, Adams écrit : « En tant que compositeur, je crois que la musique peut contribuer à l'éveil de notre compréhension écologique. En approfondissant notre conscience de nos liens avec la terre, la musique peut fournir un modèle sonore pour le renouvellement de la conscience humaine et culture."Récipiendaire du prix Heinz pour sa contribution à la sensibilisation à l'environnement, Adams a également reçu le prix Nemmers de la Northwestern University, le Distinguished Artist Award de la Rasmuson Foundation et des bourses d'artistes des États-Unis, du National Endowment for the Arts et du Fondation pour les Arts Contemporains.Adams est l'auteur du livre Winter Music (Wesleyan 2004). Son environnement sonore et lumineux The Place Where You Go to Listen au Musée du Nord de l'Université d'Alaska fait l'objet de son deuxième livre (Wesleyan 2009). The Farthest Place est un recueil d'essais sur sa musique, rédigés par d'éminents musiciens et universitaires (University Press of New England 2011).Adams a enseigné à l'Université Harvard, au Conservatoire Oberlin, au Bennington College et à l'Université d'Alaska. Il a été compositeur en résidence avec l'Anchorage Symphony, l'Anchorage Opera, le Fairbanks Symphony, l'Arctic Chamber Orchestra et l'Alaska Public Radio Network, et a été président de l'American Music Center.Né en 1953, Adams a grandi dans le sud-est des États-Unis et dans la banlieue de New York. Il étudie la composition avec James Tenney et Leonard Stein au California Institute of the Arts, où il fait partie de la première promotion (BFA 1973). Au milieu des années 1970, il est devenu actif dans la campagne pour la loi sur la conservation des terres d'intérêt national de l'Alaska et a ensuite été directeur exécutif du Northern Alaska Environmental Center. 

    Quel décor spectaculaire pour donner un récital ! Le glacier de Wahlenbergbreen, sur l’archipel norvégien du Svalbard. Un piano à queue posé sur une plaque de banquise à la dérive. Et avec pour toile de fond les craquements de la glace qui se détache, le célèbre pianiste-compositeur italien Ludovico Einaudi fait glisser ses doigts sur le clavier pour nous livrer un nouveau morceau, « Élégie pour l’Arctique ».
     
    Ludovico  Einaudi, compositeur pour le cinéma et la télévision*, l’a écrit afin d’attirer l’attention du public sur les glaces de l’Arctique qui fondent plus vite que partout ailleurs sur la planète. « Il faut absolument qu’on comprenne l’importance de l’Arctique, qu’on stoppe sa destruction et qu’on le protège », a-t-il déclaré dans un communiqué de Greenpeace, qui a produit la vidéo.




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